Histoire des Pezon
Le Gévaudan , terre de légendes par exellence , pays de la “bête”, a aussi ses secrets et ses héros.
Nous sommes au dix-neuvième siècle ... Un petit colporteur , journalier à ses heures, tire chichement d’un petit lopin de terre tout juste de quoi faire vivre sa famille.... Son nom : “Jean-Baptiste Pezon” ! Il était né a Rimeize le 12 juillet 1800, dernier de dix frères et soeurs, et s’était marié le 19 mai 1824 avec Catherine Cornut (ou Cournut). Cinq fils et une fille devaient très vite peupler le foyer !
Le travail était dur et les aînés durent très vite être placés chez de gros fermiers des environs pour subvenir aux besoins du ménage.
D’autant plus que le père mourut en 1849.
Pierre, Jean et Baptiste durent donc partir et aller mener la vie sauvage des bergers dans les monts dépeuplés de Margeride... Ce qui n’était pas sans leur déplaire... Il laissèrent s’exprimer leur goût de l’aventure !!! On les appelait “ Les Pezon des bêtes” et ce surnom ils ne l’avaient pas volé ! Ils capturèrent des vautours et même un loup .Montrant de ferme en ferme le petit spectacle improvisé, ils entrevirent une nouvelle façon de vivre... non pas sédentaire comme tous leurs ancêtres, mais itinérante.
Ce qui devait les conforter dans leur choix fut la rencontre inopinée avec des rabouins, montreurs d’ours. Jean se montra tellement habile qu’il fut accepté par la troupe et partit avec eux en direction des Pyrénées où il pu acheter sa propre bête.
Un embryon de ménagerie était né !!! Les débuts furent laborieux.
En ce milieu de dix-neuvième siècle, il existait très peu de dompteurs, les ménageries ambulantes montrant des animaux d’exhibitions dans des cages étriquées. Le géni de Baptiste fut de présenter un lion en plus des ours et d’entrer dans les cages - qui peut dompter un ours, peut faire obéir les fauves - Son charisme et sa détermination firent le reste.
Mais il lui fallut près de vingt ans pour obtenir la consécration suprême à Paris. La “Grande ménagerie Lozérienne” connut alors son apogée; elle était de toutes les fêtes et la silhouette du “Père Pezon” était connue du tout Paris.
Qu’un membre d’une famille change de façon de vivre n’est pas exeptionnel; de nombreux migrants ont agi ainsi... Ce qui est remarquable ici est que non seulement quatre frères décident de tout changer, mais que leurs enfants et petits enfants persistent dans la même voie donnant naissance à une véritable dynastie .
Il y a eu une multitude de “ménageries Pezon”.
De 1850à 1945 ces établissements firent le bonheur des fêtes parisiennes et de Province.

Aujourd’hui il n’y a plus de “ménagerie Pezon” , mais leur souvenir reste vivace et le devoir de mémoire ne les laissera pas tomber dans l’oubli.